Mohammad Mossadegh, célèbre étudiant de l'UniNE

Figure de proue du nationalisme et de l'indépendance de l'Iran, Mohammad Mossadegh a obtenu son doctorat à la Faculté de droit de l'Université de Neuchâtel où il a étudié de 1911 à 1914. Il a marqué l'histoire du XXe siècle en nationalisant l'industrie pétrolière de son pays avant d'être nommé au poste de Premier Ministre en 1951. Il est renversé par un coup d'Etat, fomenté notamment par la CIA, lors de l'opération Ajax en 1953.

  • Une exposition dans le cadre du Printemps culturel 2015

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    Le Printemps culturel est une manifestation qui vise à présenter des civilisations encore méconnues, leurs richesses, leur patrimoine historique et culturel. Sa première édition, qui s'est déroulée du 20 mars au 21 juin 2015, fut consacrée à l’Iran et à son histoire millénaire.

    Partenaire du Printemps culturel, l’Université de Neuchâtel y a participé par le biais de conférences organisées en collaboration avec l’Institut d’histoire, l’Institut d’archéologie et l’Institut de géographie. Et grâce à une exposition consacrée à l’un de nos plus prestigieux anciens étudiants, Mohammad Mossadegh qui a étudié à l’Université de Neuchâtel de 1910 à 1914, où il a obtenu sa licence et son doctorat en droit.

    Cette exposition a pu voir le jour grâce, notamment, au soutien des associations d’Alumni de l’Université de Neuchâtel. Des sociétés qui veulent faire rayonner l’Alma mater et créer un réseau de solidarité entre étudiants actuels et anciens diplômés.

    www.printempsculturel.ch

    Remerciements

    Rémy Scheurer, Commissaire scientifique
    René Schmid, Scénographe
    Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel
    Département services et infrastructures de l’UniNE
    Association du Printemps culturel
    Archives de l’Etat de Neuchâtel
    Archives de la Ville de Neuchâtel
    Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds

  • Les panneaux d'exposition

    Les Panneaux d'exposition

    Cliquer sur l'image pour afficher le panneau en grand format

    Mossadegh-panneau1.jpg (panneau 1a)

    Le combat pour l'indépendance

    Mossadegh-panneau2.jpg (panneau 2)

    L'héritage de Mossadegh

    Mossadegh-panneau3.jpg (panneau 3)

    Une ville idéale pour étudier

    Mossadegh-panneau4.jpg (panneau 3 - copie)

    Le doctorat : retour aux sources

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    Entre Neuchâtel et la Perse

    Mossadegh-panneau6.jpg (panneau 1a)

    Devenir Suisse ?

     

    Documents

    Discours de Colette Rossat-Favre lors du vernissage

    Sources de l'exposition

  • Les prémices d'un Iran libre et indépendant

    Près de cinquante ans après sa mort, son nom reste profondément gravé dans la mémoire des Iraniens et des tiers-mondistes. Mohammad Mossadegh, figure de proue du nationalisme et de la démocratie, renversé par la CIA en 1953… Son «crime» – son «seul crime» clamera-t- il lors de son procès au Tribunal militaire de Téhéran – a été de nationaliser en 1951 l’Anglo-Iranian Oil Company, dans le but d’assurer l’indépendance économique et politique de son pays.

    Porté par une foule en liesse, il a le visage radieux, la main levée en signe de victoire. Nous sommes en 1951. Mossadegh est au faîte de sa carrière politique. Et croit plus que jamais à cet Iran libre et indépendant pour lequel il s’est battu toute sa vie. Il est alors bien loin de se douter que, deux ans plus tard, il sera définitivement évincé de la scène politique, au terme d’un procès retentissant.

    Né en 1882 à Téhéran, fils d’un haut fonctionnaire et d’une princesse Qajar, le jeune Mossadegh a 15 ans lorsqu’il est nommé inspecteur des finances de la Province du Khorassan. Très vite conscient que l’ingérence des puissances étrangères – essentiellement britannique – entrave le développement de son pays, il adopte une ligne nationaliste dont il ne déviera pas tout au long de sa carrière politique.

    Après des études à l’Ecole libre des Sciences politiques à Paris puis à l’Université de Neuchâtel, où il obtient un doctorat en droit, Mossadegh retourne en Iran. Ministre de la Justice, gouverneur d’Azerbaïdjan, ministre des Affaires étrangères… Entre 1920 et 1923, il cumule les ministères et n’hésite pas, devenu député, à s’opposer à Reza Khan quand celui-ci s’empare du pouvoir en 1925. Ses griefs? Une «conduite tyrannique», qui met en péril le processus de démocratisation de l’Iran, ainsi que sa soumission aux Anglais. Incarcéré à deux reprises et assigné à résidence, Mossadegh ne réapparaît qu’en 1943 comme député au Parlement. Il fonde alors avec un petit groupe de députés nationalistes le Front national, dont l’objectif est notamment de briser la mainmise britannique sur le pétrole, seule ressource financière importante du pays.

    Lorsque le 29 avril 1951 Mossadegh est nommé premier ministre, il nationalise l’Anglo-Iranian Oil Company, la plus importante capitalisation boursière anglaise, qui devient le 1er mai la National Iranian Oil Company. La décision est historique: c’est la première fois qu’un pays du tiers-monde ose s’en prendre aux intérêts d’une puissance impérialiste. Alors que pour le Time Magazine, Mossadegh est l’homme de l’année - les Américains voient alors dans les mouvements nationalistes un bon rempart contre le communisme -, la décision provoque un grave conflit avec la Grande-Bretagne qui porte l’affaire devant la Cour internationale de Justice de La Haye. Défendant en personne le dossier iranien, Mossadegh obtient gain de cause le 22 juillet 1952. En dépit du jugement de la Cour, le blocus international sur le pétrole est maintenu.

    Affaibli à l’intérieur par une grave crise pétrolière, Mossadegh est renversé le 19 août 1953, lors d’un coup d’Etat fomenté par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, et orchestré par la CIA (opération Ajax). Au terme d’un procès au retentissement mondial, il est condamné à trois ans d’emprisonnement, puis assigné à résidence, dans son village d’Ahmadabad, jusqu’à sa mort le 5 mars 1967. Malgré cet épilogue, Mossadegh demeure aujourd’hui encore un symbole de la démocratie et de l’indépendance nationale.

  • Un esprit avant-gardiste - Interview de Shabnam Ghovanloo

    Après des études à l’Ecole libre des Sciences politiques à Paris, Mohammad Mossadegh étudie à la Faculté de droit de l’Université de Neuchâtel de 1910 à 1914. Sa licence en poche, il écrit une thèse sur Le testament en droit musulman, secte chiite, précédée d’une longue introduction sur les sources du droit musulman, et obtient son doctorat le 8 juillet 1914. Etudiante en Droit international et européen à l’UniNE et d’origine iranienne, Shabnam Ghovanloo (photo) nous livre sa lecture d’un texte éminemment moderne.

    Quelles sont les grandes lignes de la thèse de Mossadegh?

    De manière générale, la thèse de Mossadegh démontre qu’à l’intérieur de l’Islam, il existe de nombreux courants. Ces derniers peuvent poser problème en matière juridique, car non seulement ils se contredisent, mais les lois ellesmêmes ne sont plus adaptées à la réalité socio-économique des pays. Si les Etats musulmans peuvent s’inspirer des sources anciennes, c’est à condition, précise-t-il, de prendre en considération l’évolution des moeurs et besoins du pays concerné. Autrement dit, le droit ne doit pas être figé. Il doit s’adapter aux changements.

    Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

    Mossadegh invite par exemple le législateur musulman à s’inspirer du droit moderne européen. Pour lui, il ne s’agit pas d’imiter aveuglément les pays occidentaux, mais bien d’harmoniser les lois pour éviter «de stériles conflits». La révolution constitutionnelle de 1906, qui met fin à la monarchie absolue en Iran, va dans ce sens en introduisant un nouveau système politique inspiré en partie des valeurs occidentales, comme l’égalité devant la loi ou le droit à l’expropriation. C’est cette même année que le Parlement iranien voit d’ailleurs le jour.

    Avec de tels propos, Mossadegh n’était-il pas en porte-à-faux avec les préceptes du droit musulman?

    Mossadegh n’avait pas l’intention de couper tous liens avec la religion. Dans son introduction, il démontre en remontant aux sources du droit musulman que l’adaptation des lois est au contraire autorisée par le Coran. Le Prophète avait lui-même ordonné de modifier les lois suivant les nécessités du temps. A ceux qui estiment que la raison humaine ne peut s’opposer au droit musulman, Mossadegh rétorque: «Là où le législateur a donné l’ordre formel de faire ou de ne pas faire, nous sommes obligés de nous conformer à sa volonté. Mais pour le surplus, nous gardons toute notre liberté d’action, et c’est alors à notre raison à nous diriger» (p.43).

    Quel regard portez-vous sur son travail?

    Quand j’ai appris que Mossadegh a étudié à Neuchâtel, je me suis sentie fière. Il a écrit sa thèse il y a 100 ans. Or, c’est un texte moderne, qui parle de sujets qui sont encore d’actualité. Comme le souligne Mossadegh, selon le Coran «les Musulmans, dans certains domaines tout au moins, doivent avoir la prééminence sur les partisans des autres religions» (p.72). De son côté Mossadegh était pour l’égalité devant la loi. Pour lui, chaque homme devait bénéficier des mêmes droits, à savoir des obligations et des privilèges, indépendamment de son appartenance religieuse. D’autant plus, souligne-t-il, qu’il est impossible de vérifier les croyances de chacun.

  • En terres neuchâteloises

    Ayant choisi l’Université de Neuchâtel pour passer sa licence en droit, Mohammad Mossadegh s’installe avec sa famille dans le canton de 1910 à 1914. Pour obtenir son brevet d’avocat, il doit demander sa  naturalisation.

    Conditions de vie agréables, climat clément, air pur… Si la Suisse présente pour Mossadegh de nombreux avantages, il hésite en ce début de XXe siècle à poursuivre ses études en Belgique. Il jette finalement son dévolu sur l’Université de Neuchâtel. «La ville la plus adaptée pour les études en Suisse romande est sans conteste Neuchâtel. Nous pouvons nous consacrer aux études sans craindre d’être attirés par les activités de loisirs et autres divertissements. Dès neuf heures du soir, les habitants restent chez eux», relate-t-il dans ses mémoires.

    Mossadegh s’installe dans le canton avec sa famille en 1910. Pour permettre à sa mère, qui les accompagne, de se sentir libre de sortir de la maison, il part à la quête d’un appartement en-dehors de la ville. Sa première visite se solde par un refus. Apprenant que Mossadegh est de confession «musulmane chiite», le propriétaire lui fait clairement part de ses réserves. C’est la seule expérience de ce type, puisque Mossadegh trouve rapidement un quatre pièces à Carrels 7, à Peseux, où il s’installe avec sa «tribu», comme s’en souviennent les Subiéreux de l’époque dans la Feuille d’avis de Neuchâtel du 23 octobre 1953, étonnés de voir autant de personnes vivre sous le même toit. Sa mère étant entre-temps retournée en Iran, Mossadegh déménage en septembre 1911 à Neuchâtel «pour un logement plus proche de l’université afin de ne plus perdre de temps avec les trajets ». Il habite un temps à Evole 33, puis Evole 5, avec notamment sa femme, leurs trois enfants et leur gouvernante.

    Sa licence en droit en poche, Mossadegh entame, parallèlement à la rédaction de sa thèse, un stage dans l’étude de l’avocat Jean Roulet, Place Pury 5. «Je m’occupais de petites affaires, car les clients importants refusaient de voir leurs affaires confiées à une personne qu’ils ne connaissaient pas. (…) J’ai pu participer au sein du Palais de Justice de Neuchâtel aux séances de plaidoiries. Je pouvais obtenir le brevet d’avocat à condition de me naturaliser », explique-t-il dans ses mémoires.

    Il entreprend donc, fin juin 1913, une procédure de naturalisation qui se poursuit sans difficulté jusqu’au préavis négatif de la Commission des agrégations de la commune de Neuchâtel qui constate que, si Mossadegh veut devenir Suisse, ce n’est pas dans l’intention de s’établir à Neuchâtel. En ayant été informé, il retire sa requête le 4 juillet 1914 et, ayant obtenu dans les mêmes jours son doctorat, repart pour la Perse avec sa femme et leur fils cadet, Gholam Hussein, tandis que leur fille Ashraf et leur fils Ahmad sont confiés à un couple neuchâtelois, la famille Perrenoud. La 1re Guerre mondiale l’empêchera de les revoir jusqu’en 1919.

    De retour en Perse, Mossadegh intègre le ministère des Finances, où il mène une lutte acharnée contre la corruption. Mais il doit abandonner son poste devant l’hostilité du Premier ministre Vossough od Dowleh.

    Revenu en Suisse en 1919, il passe par Neuchâtel en 1920 pour reprendre ses enfants et regagner définitivement la Perse où, dans l’intervalle, il est nommé ministre de la Justice.

  • Mossadegh et Neuchâtel dans les sources

    Informations réunies par Rémy Scheurer, Commissaire scientifique

    Les Mémoires de Mossadegh ont été publiés à Téhéran par son fils Gholam Hossein, avant d’être traduits en anglais par S.H. Amin et H. Katurzian , Musaddiq’s Memoirs, Londres, 1988, Ed. Jebhe. Les souvenirs des années passées à Neuchâtel se trouvent aux chapitres 11 à 13. Nous remercions Zahra Banisadr de nous avoir communiqué Au côté de mon père, souvenirs de Gholam Hossein Mossadegh, traduction des quelques pages ajoutées à l’édition originale des Mémoires. Enfin, en mai 1953, Mossadegh a encore évoqué son séjour à Neuchâtel dans l’éditorial du Bulletin de la Société des Etudiants étrangers, n°1.

     

    Les études et la licence en droit (1910-1913)

    24 octobre 1910

    Inscription à l’Université.

    • Archives de l’Etat du canton de Neuchâtel (AEN), UNI 696, p. 15

    20 octobre 1911

    Examens partiels de licence.
    • AEN, UNI 527, p. 18

    19 juillet 1912

    Examens partiels de licence.
    • AEN, UNI 527, p. 41

    22 octobre 1912

    Mossadegh au doyen. En raison des problèmes de santé de sa mère, il demande l’autorisation de se présenter aux examens de licence à la fin du 5ème semestre ainsi que la reconnaissance d’équivalence d’un semestre pour ses études à Paris et à Liège.  
    • AEN, UNI 132

    22 octobre 1912

    Le doyen à Mossadegh. Il lui donne son autorisation et accepte l’équivalence pour les études à Liège moyennant remise de l’attestation d’inscription à la Faculté de droit.
    • AEN, UNI 127b, p. 325

    21 janvier 1913

    Mossadegh au doyen. Il relève de maladie. Demande l’autorisation de se présenter aux examens de licence au début du semestre d’été. Annexes à propos des études antérieures, annotées par le doyen.

    • AEN, UNI 132

    29 janvier 1913

    Les professeurs de la Faculté de droit acceptent que Mossadegh se présente aux examens finaux de licence pendant le semestre d’été.
    • AEN, UNI 527, p. 52

    29 janvier 1913

    Le doyen à Mossadegh. Pas d’équivalence pour les études à Liège, car il n’y a pas eu d’inscription aux cours. Pas d’équivalence pour les études à l’Ecole de Sciences politiques de Paris, qui n’est pas une Faculté de droit. Cependant, en raison de circonstances exceptionnelles, la Faculté autorise une session extraordinaire en avril. Annexes en retour.

    • AEN, UNI 127b, p. 386

    30 janvier 1913

    Le doyen au recteur. Il demande l’autorisation d’organiser une session extraordinaire d’examen en faveur de Mossadegh pour des raisons familiales.
    • AEN, UNI 127b, p. 390

    2 août 1913

    Le doyen à Mossadegh. Par égard pour les circonstances familiales, le bureau autorise la session extraordinaire d’examen en avril. Demande au candidat d’indiquer la branche choisie pour celui des deux travaux écrits en option, selon l’art. 49 du règlement.

    • AEN, UNI 127, p. 399

    14 février 1913

    Mossadegh au doyen. Il opte pour le droit pénal. Demande à recevoir les deux sujets de travaux écrits après le 10 avril. Préfèrerait être interrogé en droit comparé par le Pr. Charles Meckenstock car il a préparé la matière d’après son cours.
    • AEN, UNI 132

    15 avril 1913

    Le doyen à Mossadegh. En réponse à sa lettre du 14.02., il lui communique les deux sujets de travaux écrits de licence, à remettre pour le 1er mai. 1° Droit civil. Convient-il de rendre l’Etat responsable des actes illicites que causent les fonctionnaires employés publics dans l’exercice de leur charge ? Comment doit-on, le cas échéant, organiser cette responsabilité ? 2° Droit pénal. Quelles sont vos idées sur le principe de la non extradition pour délits politiques ?
    • AEN, UNI 127b, p. 476

    13 mai 1913

    Mossadegh au doyen. Longue lettre d’explication et de justification à propos de soupçons de recours à une aide extérieure dans la préparation de ses travaux écrits. Le prof. Carl Ott lui a demandé d’expliquer comment il peut citer des auteurs germanophones, alors qu’il ignore l’allemand. Mossadegh demande qu’on s’enquiert auprès d’André Perrochet avec lequel il a travaillé.
    • AEN, UNI 132

    13 mai 1913

    Le doyen à Mossadegh. Il se dit satisfait des explications. Les oraux auront lieu les 30 et 31 mai.
    • AEN, UNI 127b, p. 486

    13 mai 1913

    Les examens finaux de Mossadegh sont fixés aux 30 et 31 mai. Mossadegh a écrit au doyen pour lui déclarer, en réponse à une question de Carl Ott, que ses travaux écrits sont clairement de lui pour le fond et qu’il n’avait recouru à un tiers que pour les traductions et références allemandes ainsi que pour la rédaction de son travail.                                                                           

    • AEN, UNI 527, p. 57

    24 mai 1913

    Le doyen aux professeurs de droit. Les travaux écrits de Mossadegh étant encore en circulation, les examens oraux sont différés des 30 et 31 mai aux 6 et 7 juin. Il demande le retour rapide des travaux.
    • AEN, UNI 127b, p. 499

    24 mai 1913

    Le doyen à Mossadegh. Ses examens oraux, prévus les 30 et 31 mai, devront être reportés. Les rapporteurs ont accepté ses travaux écrits.
    • AEN, UNI 127b, p. 500

    25 mai 1913

    Mossadegh au doyen. Expression de sa reconnaissance « pour tous les bienfaits et bienveillance que vous avez eus pour moi depuis que je suis dans votre pays (…). En ce qui concerne l’ajournement des examens oraux, je ne profite rien de cet ajournement car, à cause de mal d’estomac et de l’insomnie, et conformément à l’ordre de Monsieur le Docteur Bauer, je ne peux presque rien faire ces jours-ci. Naturellement, je n’ai pas peur des matières qui ont besoin de raisonnement, mais seulement de celles qui demandent une mémoire excessive. »
    • AEN, UNI 132

    3 juin 1913

    Le doyen au secrétaire de l’Université. Il lui envoie les travaux écrits de licence de Mossadegh pour les déposer dans les archives de l’Université. [Ces travaux n’ont pas été retrouvés.]
    • AEN, UNI 128, p. 4

    3 juillet 1913

    Le doyen à Mossadegh. Lui communique le programme de ses examens oraux de licence qui auront lieu les 13 et 14 juin.
    • AEN, UNI 128, p.3

    4 juillet 1913

    Le doyen au recteur. Mossadegh est au bénéfice d’une session extraordinaire d’examen. Il convient de procéder au plus vite aux convocations. Qui sera l’expert de l’État?
    • AEN, UNI 128, p. 2

    5 juillet 1913

    Le doyen informe Mossadegh que ses examens auront lieu le lendemain dès 14h. Programme du vendredi 6 juin : droit des obligations, droit civil et procédure civile, poursuite et faillite.
    • AEN, UNI 128, p. 5

    6-7 juillet 1913

    Procès-verbal des examens oraux de Mossadegh.
    • AEN, UNI 527, p.57-58

    7 juillet 1913

    Billet indiquant la moyenne des notes de licence de Mossadegh : 4,4, signé de F. H. Mentha.
    • AEN, UNI 130

    7 juillet 1913

    Le doyen au recteur. L’informe que la Faculté a conféré ce jour à Mossadegh le grade de licencié en droit.
    • AEN, UNI 128, p. 6

     

    Le doctorat en droit (1913-1914)

    4 juillet 1913

    Mossadegh au doyen: «Dans le second jour de mes examens oraux, Messieurs les professeurs ont bien voulu me donner conseil d’écrire ma thèse sur les institutions juridiques de mon pays. Dès lors, j’ai attendu les sources que j’avais demandées sur plusieurs sujets différents. A cause de la grande distance, elles ne me sont pas encore parvenues. Considérant que l’obtention de l’approbation réglementaire serait impossible pendant les grandes vacances – et c’est à ce temps-là que je désire traiter ma thèse – j’ai l’honneur de vous communiquer le sujet de ma thèse, dont voici le titre: Le divorce en Perse, et je vous prie de bien vouloir me faire dire si le sujet sera approuvé par la Faculté. »

    • EN, UNI 132

    7 juillet 1913

    Le doyen à Mossadegh. Réponse à sa lettre du 4 juillet. Les sujets de thèse peuvent recevoir l’approbation réglementaire même pendant les vacances. Sa demande a été mise en circulation. Qu’il fasse savoir s’il préfère attendre les renseignements demandés en Perse ou s’il maintient le sujet.
    • AEN, UNI 128, p. 26

    7 juillet 1913

    Mossadegh au doyen. Il préfère attendre les renseignements demandés en Perse.
    • AEN, UNI 132

    28 juillet 1913

    Mossadegh au doyen. Il désire écrire sa thèse sur Le Testament en Perse. [Lettre mise en circulation rapide parmi les professeurs qui apposent leur visa]
    • AEN, UNI 132

    10 août 1913

    Le doyen à Mossadegh. Réponse à la lettre du 28 juillet. Le sujet Le testament en Perse est accepté. [Cette lettre est datée des Mayens-de-Sion où le doyen est en villégiature].
    • AEN, UNI 128, p. 44

    25 août 1913

    Mossadegh au doyen. Des circonstances de famille imprévues l’obligent à partir pour la Perse. Sur place, il se peut qu’un sujet de thèse plus intéressant que le testament se présente. La réponse de la Faculté à une éventuelle demande de modification de sujet prendrait beaucoup de temps. Il n’ose pas demander «une autorisation absolue de prendre une institution de droit persan, à mon choix, qui me permettrait d’intéresser les Européens, mais la possibilité de choisir entre trois sujets :
    1. le droit écrit des Zoroastriens, très ancien et appliqué par les Zoroastriens dans les conflits qui surgissent entre eux, et qui est inconnu non seulement des Européens, mais également de la majorité de mes compatriotes car les Zoroastriens n’ont jamais voulu donner connaissance de leur droit. Ce serait donc un sujet complètement inédit; et le droit civil serait traité dans le cadre CCS et du CO.
    2. Mosaralia. On entend par-là une somme d’argent que l’on donne à quelqu’un pour qu’il en tire profit pour le commerce. Le bénéfice se partage ensuite entre le commerçant et le propriétaire. C’est donc une institution analogue au droit de commande. Bien que je ne l’ai pas encore étudiée, je suppose qu’elle a été introduite dans le droit musulman après la prohibition de l’intérêt. Le sujet donne aussi lieu à du rapprochement intéressant.
    3. Le troisième sujet est celui du testament, déjà approuvé, auquel j’apporte un petit changement. Au lieu du Testament en Perse, ce serait : Le testament en droit musulman (secte schiite, religion officielle de la Perse). J’aurai dû traiter cette institution non seulement en droit musulman, mais aussi chez les Zoroastriens, Arméniens et Juifs. »
    • AEN, UNI 132

    27 août 1913

    Consultation des professeurs sur la lettre de Mossadegh du 25 août. Préavis favorable du doyen.
    • AEN, UNI 132

    27 août 1913

    Le doyen à Mossadegh. Réponse à sa lettre du 25. Il consulte les professeurs et espère lui transmettre bientôt une réponse positive.
    • AEN UNI 128, p.51

    9 septembre 1913

    Mossadegh au doyen. Il n’a pas encore de réponse à sa demande et il doit partir dans les prochains jours. Si la réponse est déjà connue, l’envoyer à son adresse à Neuchâtel, sinon, sous pli recommandé, à cette adresse: M. Mossadegh, Téhéran, Perse.
    • AEN, UNI 132

    17 septembre 1913

    Le doyen à « M. Mossadegh, licencié en droit, Téhéran, Perse ». Réponse à ses lettres. La faculté ne peut pas accorder la liberté absolue. Elle accepte le choix entre les trois sujets proposés. [Le récépissé du recommandé, estampillé le 18 septembre par le bureau de poste des Mayens-de-Sion est conservé.]
    • AEN, UNI 128, p. 67

    15 octobre 1913

    Enregistrement de l’acceptation des trois sujets par la faculté.
    • AEN, UNI 527, p. 61

    1er mai 1914

    Soutenance de la thèse.
    [Date donnée sur la page de titre.]

    10 juin 1914

    Le doyen à Mossadegh. Il le convoque pour le lendemain. Il apparaît que le rapporteur de la thèse est le prof. Sauser-Hall.
    • AEN, UNI 128, p. 210

    12 juin 1914

    Le doyen à Mossadegh. Concerne la remise de 200 exemplaires de la thèse et la formule de l’imprimatur.
    • AEN, UNI 128, p. 210

    12 juin 1914

    PV de la Faculté de droit. La thèse de Mossadegh sera munie de l’imprimatur ordinaire, « ce malgré les sollicitations de ce Persan obstiné ».
    • AEN, UNI 527, p. 70

    5 juillet 1914

    Le doyen à Mossadegh. Réponse à une lettre de la veille [non retrouvée]. Le titre de docteur en droit sera conféré dès la remise de 200 exemplaires de la thèse. Selon son désir, le diplôme lui sera renvoyé à Téhéran.
    • AEN, UNI 128, p. 227

    8 juillet 1914

    PV de la Faculté de droit: «M. Mossadegh, de Perse, ayant livré à l’Université les 200 exemplaires réglementaires de sa thèse sur le testament en droit musulman, la Faculté reconnaît en sa personne un docteur en droit. Grand bien lui fasse!»
    • AEN, UNI 527, p. 73

    Mohammad Mossadegh, Le testament en droit musulman (secte Chyite) : précédé d'une introduction sur les sources du droit musulman, Paris, 1914, Ed. Libr. G. Crès.

    Bibliothèque de la Faculté de droit, UniNE, N° 0442783

     

    Contacts ultérieurs de Mossadegh avec la Faculté

    23 février 1916

    Le doyen à Mossadegh. Il le remercie de l’envoi par l’intermédiaire d’André Perrochet de ses deux études Les capitulations et la Perse et La société anonyme en Europe. Il est chargé par la Faculté «de vous féliciter de votre activité scientifique en souhaitant qu’elle soit, comme vous le désirez, profitable à votre patrie. Nous regrettons de ne pas être orientaliste et d’être ainsi obligés de vous suivre dans votre carrière littéraire par la foi et non par la vue». Il l’assure que ses professeurs de Neuchâtel ne l’ont pas oublié et qu’ils lui expriment leurs sentiments les plus dévoués.
    • AEN, UNI 128, p. 439
    [André Perrochet, condisciple et ami de Mossadegh n’avait pas pu se rendre à Téhéran en octobre 1914, où il était invité par Mossadegh.  AEN, Fonds de la famille Perrochet. Lettres à Madeleine Perrochet. Je remercie J.-J. Perrochet de m’avoir autorisé à consulter ce fonds.]
     

    15 mai 1916

    Proposition par Mossadegh de reconnaissance d’équivalence à Neuchâtel d’études accomplies à l’Ecole des Sciences politiques de Téhéran, dans laquelle il enseigne. Les professeurs de Neuchâtel, n’ayant pas qualité pour décider, remettent la conduite à adopter au retour du service militaire de Carl Ott, resté en contact avec Mossadegh.
    • AEN, UNI 527, p. 99

    [La famille Ott ne conserve pas de document concernant Mossadegh]

     

    Domiciles de Mossadegh

    Fin octobre 1910

    Hôtel Suisse. A l’angle de la rue de l’Hôpital et de la rue des Poteaux, Neuchâtel.
    • AEN, UNI 696, p. 15

    Janvier 1911

    Occupe un appartement à Peseux, rue des Carrels 7, avec sa femme et leurs trois enfants: Ashraf, Ahmed et Gholam Hossein, deux adolescents iraniens et une servante iranienne.
    • AEN, Recensement, Peseux, 1911
    [La Feuille d’Avis de Neuchâtel a publié le 23 octobre 1953 sous le titre «Quand Mossadegh poursuivait ses études à Neuchâtel », un article faisant appel à des souvenirs d’habitants de Peseux qui avaient eu des contacts avec la famille Mossadegh]

    2 septembre 1911

    Quitte Peseux pour s’installer à Neuchâtel.
    • AEN, Dpt de Police, 414

    Septembre 1911

    Évole 33, à Neuchâtel, avec sa femme, leurs enfants et une servante.
    • Archives de la Ville de Neuchâtel (AVN), Recensement 1911-1913
    [C’est à cette adresse qu’il est cité dans la liste des étudiants du semestre d’hiver 1911 à celui d’été 1913, mais au semestre d’été 1912 il est donné à Champ-Bougin 40. Adresse aussi du prof. Carl Ott.]

    Mi-septembre 1913 - début janvier 1914

    Voyage en Perse
    • AEN, UNI 128, p. 67 / AVN, Dossier d’agrégation de Mossadegh

    Janvier-juillet 1914

    Évole 5, à Neuchâtel.
    • AVN, Recensement 1914-1916 / AEN, UNI 128, p. 20 

    Juillet 1914

    Départ pour Téhéran.
    • AEN, UNI 128, p.227

     

    Le stage d’avocat

    Dans ses Mémoires, chap. 13, Mossadegh évoque le stage effectué pendant 9 mois chez Jean Roulet pour devenir avocat.

    10 juillet 1913

    Déclaration du doyen de la Faculté de droit. Mossadegh n’a pas demandé en sa qualité d’étranger les exemptions d’examen. « Le diplôme de licencié qui lui a été délivré en date du 7 juin 1913 le dispense donc de l’examen théorique à l’article 2 de la loi sur le barreau du 23 octobre».
    • AEN, UNI 128, p. 32

     

    La demande de naturalisation

    Pour devenir avocat, Mossadegh devait se faire naturaliser.

    30 juin 1913

    Le ministre public fédéral au département de Police du canton de Neuchâtel. Demande d’informations. Y a-t-il un motif d’opposition à la naturalisation ?
    • AEN, Arch. Dpt police 414

    5 juillet 1913

    Le département de Police du canton de Neuchâtel à la police des habitants de la ville. Demande de complément d’information.
    • AEN, Dpt Police, 414

    28 juillet 1913

    Rapport de gendarmerie au préfet de Neuchâtel
    • AEN, Dpt police, 414

    1er octobre 1913

    Lettre d’Eugène Piaget, avocat, au Conseil communal de Neuchâtel. Demande d’agrégation de Mossadegh.
    • AVN, Dossier d’agrégation de Mossadegh

    6 janvier 1914

    Lettre d’Eugène Piaget, avocat, au secrétariat communal de Neuchâtel. Envoi des documents manquants à la demande d’agrégation. Le retard s’explique par un voyage de Mossadegh en Perse.
    • AVN, Dossier d’agrégation de Mossadegh

    24 avril 1914

    La demande d’agréation de Mossadegh sera présentée au Conseil général.
    • AVN, PV du Conseil communal, p. 8

    2 juillet 1914

    Préavis négatif de la commission. Le requérant veut devenir Suisse pour obtenir son brevet d’avocat, mais il n’a pas l’intention de s’établir en Suisse. Pas de réserve sur la personne.
    • AVN, Naturalisations 1888-1968, p.221-22

    3 juillet 1914

    Le président informe le Conseil communal de la décision de la commission. Mossadegh en sera avisé.
    • AVN, PV Conseil communal, 1914, p. 56.

    10 juillet 1914

    Annonce du retrait de la demande de Mossadegh.
    • AVN, PV du Conseil Communal, 1914, p.62

     

    Les enfants de Mossadegh à Neuchâtel de 1914 à 1920

    Le couple Mossadegh vivait à Neuchâtel avec ses trois enfants [un quatrième, Yahya naquit le 24 mai 1912 et mourut le 1er septembre de la même année. Archives de la Ville. Etat civil. Registre des Décès n°27, fol. 132 acte 191. Les enfants Mossadegh furent scolarisés à Neuchâtel et participèrent à la vie sociale. En atteste un «Carnet du bal de jeunesse du 6 mars 1912» (Cours Richème) dans lequel Ashraf a inscrit plusieurs fois son nom. Neuchâtel. p.p.]

    Au départ de leurs parents pour la Perse en juillet 1914, les deux aînés, Ashraf et Ahmad, furent confiés à Alfred Perrenoud, agent d’assurance, et à sa femme Bertha, domiciliés Place Pury 4, qui les avaient déjà hébergés pendant le voyage de leurs parents en Perse de septembre 1913 à janvier 1914. Des rôles de classe mentionnent ces enfants dans les écoles de Neuchâtel. Ainsi :

    1918-1919 :  Etat nominatif des classes. IIIe secondaire B. Mossadegh Ashraf, née le 4 juillet 1901
    [Les dates de naissance des enfants, comme celles des parents, sont sujettes à variation], Place Pury 4.

    1918-1919 : Etat nominatif des classes. IIIe latine A, Mossadegh Ahmad, né le 10 février 1905. Retiré de cette classe le 28 avril 1920.

    • VN, Registre Ecole, 1920-1921
    • Non daté : Carte de la police des habitants. Mossadegh Ahmad, né en 1903, célibataire, accompagné de sa sœur Ashraf, domicilié Place Pury 4, est parti le 17 septembre 1920 pour la Perse.

     

    Le passage de Mossadegh à Neuchâtel en 1920

    Alors qu’il est en Suisse depuis le 8 juin 1919, Mossadegh se trouve en situation irrégulière à Neuchâtel au printemps 1920. Il doit obtenir une prolongation de son permis de séjour échu. Reparti pour la Perse fin avril, il est contraint de rebrousser chemin à Tiflis et connaît à Neuchâtel de nouvelles difficultés avec la police des étrangers avant de regagner Téhéran, où il a été nommé dans l’intervalle ministre de la justice.

    22 avril 1920

    Le conseiller d’Etat Ernest Béguin à l’office central de la Police des étrangers. A reçu de Mossadegh, qui devra repartir d’un jour à l’autre pour la Perse, sa mère étant malade, une demande de prolongation du permis de séjour jusqu’au 15 juin. L’entrée en Suisse a eu lieu le 8 juin 1919. La police cantonale a dressé un rapport sur les contraventions commises. Demande le renvoi par retour du courrier du passeport régularisé.

    • AEN, Police 414

    23 avril 1920

    Alfred Perrenoud au département de Police du canton. Demande de prolongation du permis de séjour de Mossadegh jusqu’au 15 juin.
    • AEN, Police 414

    24 avril 1920

    Le conseiller d’Etat Ernest Béguin au juge de paix de Neuchâtel. Demande d’envoyer à l’office cantonal de la Police des étrangers la copie du jugement qui interviendra à propos de l’infraction par Mossadegh à l’ordonnance sur la police des étrangers.
    • AEN, Police 414

    27 avril 1920

    L’office central de la Police des étrangers au conseiller d’Etat Ernest Béguin. Par exprès. Renvoi du passeport dûment régularisé de Mossadegh.
    • AEN, Police 414

    15 mai 1920

    Mossadegh au conseiller d’Etat Ernest Béguin «De Taranto, M. Mossadegh, docteur en droit, adresse du fond du cœur ses remerciements ainsi que l’assurance de sa haute gratitude à Monsieur Béguin, Conseiller d’Etat, pour la bienveillance qu’il a eue pour lui au moment de son départ de Neuchâtel. Taranto, le 25 [corrigé en 15] mai 1920.
    • AEN, Police 414

    8 juillet 1920

    Mossadegh à la police des habitants de la ville de Neuchâtel.
    • AEN, Police 414

    8 juillet 1920

    La police des habitants au département de Police. Faisant suite à la lettre de Mossadegh, communique le passeport avec prière d’agir au plus vite, « le dénommé devant partir très prochainement ».
    • AEN, Police 414

    9 juillet 1920

    Le conseiller d’Etat Ernest Béguin à l’office central de la Police des étrangers. Joint à sa lettre le passeport diplomatique de Mossadegh qui demande une autorisation de séjour de trois mois. S’agissant d’un passeport diplomatique, l’autorisation de séjour est-elle nécessaire ? Demande une réponse rapide.
    • AEN, Police 414

    19 juillet 1920

    L’office central de la Police des étrangers au conseiller d’Etat Ernest Béguin. Mossadegh ne remplissant aucune mission officielle en Suisse, il ne peut séjourner qu’avec une autorisation régulière. Renvoie le passeport et prie d’accorder la demande.
    • AEN, Police 414

    21 juillet 1920

    Le conseiller d’Etat Ernest Béguin à la police des habitants de la ville de Neuchâtel. Cite la lettre du 19 juillet de l’office central de la police des étrangers et demande la prolongation du permis jusqu’au 4 octobre. Renvoie le passeport.
    • AEN, Police 414
    Mossadegh ne revint pas à Neuchâtel après 1920, mais tous les liens ne furent pas abolis car sa fille Khadijeh, née en 1921, profondément affectée dans sa santé mentale, fut hospitalisée dans la clinique psychiatrique de Préfargier de 1948 à sa mort en 2003. Articles de S. Michel et de Fr. Bouliane, Le Temps, samedi 2 juin 2001.