Communiqué

on rencontre aussi des tiques infectées en haute altitude !

Neuchâtel, le 15 juin 2007.  Contrairement à ce que l'on pense habituellement, il peut y avoir plus de tiques en haute altitude qu'en basse altitude. S'appuyant sur des observations faites à Neuchâtel et en Valais, c'est ce que démontre Francisca Morán Cadenas, dans la thèse de doctorat qu'elle soutiendra le 21 juin prochain à la Faculté des sciences de l'Université de Neuchâtel.

La borréliose de Lyme, maladie transmise à l'homme via la piqûre d'une tique infectée par des bactéries du complexe Borrelia burgdorferi, est très répandue en Suisse. Nous avons étudié la répartition de son vecteur, la tique Ixodes ricinus, et son infection par Borrelia le long de 3 gradients d'altitude à Neuchâtel et en Valais.

Notre étude a montré qu'en Suisse, contrairement à ce que l'on pense habituellement, il peut y avoir plus de tiques en altitude qu'à basse altitude. Si sur le versant sud de Chaumont (NE), la densité de tiques est très élevée et qu'elle diminue avec l'altitude, il n'en va pas de même sur le versant nord. En effet, sur ce versant, la densité maximale de tiques est observée au-dessus de 1000 m. De même, à Salins (VS), la densité de tiques augmente en altitude et ceci en raison des conditions climatiques défavorables à leur développement à basse altitude.

Dans le contexte du réchauffement climatique, nous avons comparé la densité des populations de tiques sur le flanc sud de Chaumont entre 1999-2001 et 2003-2005. Entre ces deux périodes, la température moyenne a augmenté de 1.5°C en été et de 0.5°-1.5°C en automne. En 2003-2005, les températures en altitude se rapprochent de celles mesurées à basse altitude en 1999-2001. Ainsi, la densité de tiques en 2003-2005 a plus que doublé en altitude alors qu'à basse altitude, des températures élevées en été et en automne, associées à une atmosphère desséchante, ont provoqué une diminution de la population des tiques, principalement des adultes.

D'une manière générale, le taux d'infection par Borrelia chez les tiques diminue avec l'altitude. Sur le flanc sud de Chaumont, ce taux reste inchangé (24%) entre 1999-2001 et 2003-2005. Par contre, en raison de l'augmentation du nombre de tiques en altitude, le risque de rencontrer une tique infectée a augmenté entre ces 2 périodes et passe de 69 nymphes et 17 adultes infectés par 100 m2 en 1999-2001 à 79 nymphes et 17 adultes infectés par 100 m2 en 2003-2005.

IDENTIFICATION DE BORRELIA SP, AGENT DE LA BORRELIOSE DE LYME,
ET DE L'ADN DE L'HÔTE CHEZ LA TIQUE IXODES RICINUS  ET
ÉTUDE DE SA PHÉNOLOGIE EN FONCTION DE L'ALTITUDE EN SUISSE

Thèse présentée par Francisca Morán Cadenas
 Le jeudi 21 juin 2007 à 17h30
Auditoire Louis-Guillaume, UNIMAIL

Contact

Francisca Morán Cadenas
Institut de biologie
Laboratoire d'éco-épidémiologie des parasites
Tél.: 032 718 31 04
francisca.moran@unine.ch