Communiqué de presse

L'économie informelle : une alternative contrainte à l'exclusion économique et sociale ?

Neuchâtel, le 25 octobre 2006. Le terme d'économie informelle recouvre une large gamme d'activités et d'échanges de biens et de services qui ont pour seul point commun de ne pas être encadrées par le droit : autoproduction, échanges, travail au noir...Des activités qui permettent aux plus démunis de s'intégrer socialement ou même de survivre. Comment améliorer le sort des personnes qui doivent s'en remettre à l'économie informelle ? Quelles sont les modalités d'action politique dans ce domaine ? Comment renforcer les compétences, augmenter la productivité et diminuer la précarité dans les activités informelles ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles des sociologues neuchâtelois et européens tenteront de répondre lors d'un colloque international qui se tiendra le 17 novembre prochain à l'Institut de sociologie de l'Université de Neuchâtel.

Les transformations rapides de nos sociétés et de leurs économies, en particulier les exigences liées à la mondialisation (avec les délocalisations et la concurrence que cela implique pour les emplois peu qualifiés) et les flexibilités multiples qui l'accompagnent, ont des conséquences importantes sur certaines catégories de populations, notamment les plus fragiles. Certains jeunes, des personnes au-delà de la cinquantaine, des migrants, de nombreuses femmes cheffes de famille, certains petits indépendants et d'une manière générale toutes celles et ceux mal ou peu formés connaissent aujourd'hui des difficultés grandissantes pour s'insérer dans le monde du travail. Parallèlement, les organes de l'Etat-Providence s'essoufflent devant la tâche croissante à soutenir financièrement des personnes en difficulté avec des budgets qui ne suivent plus les besoins et qui se voient plafonner, voire réduits eux aussi. Ces personnes tentent alors de trouver des parades à l'exclusion économique et sociale par des stratégies, ruses et autres débrouilles qu'elles organisent et façonnent elles-mêmes. Souvent ces initiatives conduisent à des pratiques qui relèvent de l'économie informelle, à savoir une activité non rémunérée en retour d'autres prestations en nature, ou rémunérée mais sans que cela soit annoncé au fisc et aux assurances sociales, avec les multiples risques qui en découlent.

Cette thématique soulève par ailleurs de nombreuses questions auxquelles les conférenciers tenteront d'esquisser des éléments de réponses :

  • L'économie informelle est souvent définie a contrario, par ce qu'elle n'est pas. Comment la définir de manière pleine et construire un discours positif à son propos ?
  • Quels sont les avantages et les risques d'une reconnaissance plus systématique, voire d'un soutien actif aux activités informelles ?
  • Comment améliorer le sort des personnes qui doivent s'en remettre à l'économie informelle ?
    Quelles sont les modalités d'action politique dans ce domaine ?
  • Comment renforcer les compétences, augmenter la productivité et diminuer la précarité dans les activités informelles ?
  • Quels sont les territoires, les relations de proximité et à distance, les circulations et les ancrages qui caractérisent les activités informelles ?
  • De quelle manière ces territoires s'articulent-ils avec ceux de l'action publique ?

Contact

François Hainard
Directeur de l'Institut de sociologie
Université de Neuchâtel
Faubourg de l'Hôpital 27
CH - 2000 Neuchâtel
Tél. 032 718 14 25 / 20