Daniel Bourquin

Structure et inférence: la question de l'anaphore

Thèse soutenue à l'Université de Neuchâtel, le 27 mars 2009, sous la direction du professeur Denis Miéville.

Texte intégral sur Rero

Résumé :

Cet ouvrage réévalue l’importance de l’anaphore pour la sémantique formelle et pour la sémantique générale, en analysant en détail les solutions au problème fameux des phrases « asinantes » ou donkey sentences comme « si un fermier possède un âne, il le bat », phrases qui sont rebelles à une formalisation en logique des prédicats du premier ordre. Nous défendons une approche structurale et inférentielle de la sémantique qui respecte à la fois le principe de compositionnalité et celui de contextualité et dans laquelle les pronoms sont considérés comme des termes logiques. Notre solution aux donkey sentences appréhende l’usage libre des pronoms comme généralisable aux autres usages et se base, pour sa formalisation, sur les epsilons de Hilbert. Dès lors, la sémantique formelle apparaît comme dialectiquement liée à l’usage pragmatique des termes et des énoncés dans des situations de discours. Ainsi, nous plaidons en faveur d’une forme de pragmatisation de la sémantique et de holisme minimal, puis défendons cette approche contre l’anti-réalisme sémantique et contre l’atomisme sémantique. La question des donkey sentences nous permet donc d’évaluer l’intérêt de la logique dynamique pour la sémantique générale.